Atteindre Kalimba et Kiribata à vélo et même sur moto, deux localités perdues dans graben, à la côte ouest du Lac Edouard, à environs 30 Km au Sud-Est de Kipese, en territoire de Lubero, relevait d’un parcours de combattant. Sur les dix premiers kilomètres de voyage, des marécages faisaient défaut. Ici des nids de poule laissaient place à des gros bourbiers. Quelques kilomètres après, c’est un autre calvaire qui vous accueillait : des escarpements. Sur une route très rocailleuse, il faut savoir faire face à des gros talus qui combinent avec des profonds ravins,…
A moto, on a l’impression qu’on va laisser sa vie dans la vallée. Pour traverser des rivières, quelques sticks de bois servent de pont avec des risques de se renverser dans la rivière. Pour évacuer des produits agricoles vers des grands marchés de la contrée, des dos des femmes sont l’unique moyen de transport. Il fallait du courage, vraiment du courage,… pour atteindre cette zone où la vie est organisée autour de la culture du café.
Apaiser la souffrance
Aujourd’hui, PAP-RDC tente d’apaiser la souffrance des populations de ces villages. Cette ONG construit des routes qui mènent, l’une à Kiribata en passant par Kiriba et l’autre vers Kalimba en passant par Tulihi et Mutondi. Une œuvre qui réjouit Mwami Isse Kabugho, chef de lacalité Kiribata. « PAP-RDC ne manque plus dans des intentions de prière de nos différentes Eglises dans notre localité », rassure-t-il. Personne ne croyait qu’un jour ses routes seront un jour construites. Ce travail de PAP-RDC s’apparente à ce qu’on peut placer dans l’ordre des miracles. « Pour parcourir par exemple les quelques 20Km qui séparent Kipese de Mutondi, il fallait plus de 30 minutes, s’il ne pleut pas. Aujourd’hui nous faisons 10 à 15 minutes », s’enthousiasme ce conducteur de moto taxi, qui revient de Mutondi, avec un sac de maïs sur sa moto.
Du 07 au 09 mai 2016, nous avons séjourné dans la région de Kiribata et Kalimba. Sur ces routes, plus de quatre cent cantonniers s’activent pour désenclaver ces villages. Certains pour le dérochage, d’autres pour niveler le sol, d’autres encore pour le talutage, ou encore pour la construction des ponts,… Des femmes, des gros fardeaux au dos ne manquent de remercier ces cantonniers, quand elles vont au marché. Dans cette région, la vie y est organisée autour de la culture du café, des maniocs, de haricot, de maïs,… « Faute de route nous sommes obligé de vendre notre café en Ouganda, après la traversée du Lac Edouard. Nous savons que c’est un manqué à gagner pour le trésor public mais nous n’avions pas de choix », explique Vaghéni, un acheteur de café.
Déjà des gros projets
Le dynamisme de cette population est à saluer. Malgré l’absence des routes, mais le soir vous avez de l’éclairage grâce à une mini-centrale hydroélectrique. « Nous avons de l’or vert. Chez nous acheter une moto même un véhicule est la moindre de chose, mais les routes nous faisaient défauts. Si vous revenez encore ici dans trois mois, vous aurez une autre image de nos villages », fait remarquer un opérateur économique du coin. Chacun compte avoir d’abord une moto pour évacuer ces produits vers des gros marchés. « Que Dieu bénisse PAP-RDC et ses bailleurs », lance un habitant de Kalimba au passage d’un agronome de PAP-RDC.